L'intrus
Tout petit à côté de la
géante Contrebasse
Qui veille sur son petit monde
De violons, violes et
violoncelles,
Je tremble et me cache
Derrière mon amie la
Trompette.
Je suis l'intrus.
Tel un vilain petit canard qui
jamais ne deviendra cygne,
Je suis l'objet de toutes les
railleries, de tous les sarcasmes.
Quelle est ma place ?
Barre de fer même pas
épaisse,
Tordue, par on ne sait quelle
prouesse,
J'ai toutefois l'élégance
minimaliste des belles lignes pures,
Une allure chic, un zeste
d'essentiel,
Qui n'est pas sans rappeler
La gracieuse envolée
Du trait des calligraphies.
Suis-je la vérité nue ?
A mi-chemin entre musique et
mathématiques,
Personne n'a même songé
A me donner un nom
particulier.
Triangle je suis, triangle je
reste.
© Virginie Mège, 20 mars 2014.
Pour le PRINTEMPS DES POETES 2014
"La poésie au coeur des arts"
Thème "La musique", proposé par la Librairie Rêves de Mots.
