Petite visite ce jour au Musée St Pierre, à Lyon. Les lieux invitent à la photographie et à l'imagination...
Ruissellements
Abandonnées à leur
triste sort, les statues
du Musée St Pierre reçoivent
la pluie sans
broncher.
Et l'eau coule sur leurs visages, leurs jambes nues et leur ennui.
Douce et fine.
Chaude, malgré la saison.
Chaude, malgré la saison.
Là-bas se tient l'Indien.
Il est assis et il boude.
Depuis ma dernière visite cet été, il n'a pas bougé d'un pouce.
Sans doute se demande-t-il ce qu'il fabrique ici.
Soudain il
me
tourne le dos.
Face à un tel mépris, je n'insiste pas et m'en vais
un peu
plus loin, le pas prudent, sur les feuilles jaunes et glissantes.
Appuyé sur un rocher, il est la jeunesse insouciante.
Désinvolte, il se moque de l'école et des maîtres comme de la pluie qui tombe et des visiteurs. Seuls ses rêveries et son bâton occupent son esprit.
N'a-t-il donc point de famille, cet enfant vagabond ?
Quant à ma préférée, elle joue les prudes.
Une nouvelle fois elle minaude.
En retrait dans une niche
pour mieux qu'on la trouve,
cachant ses appâts
pour mieux qu'on les voie.
C'est une coquette trompeuse et délicate.
La pluie pourrait-elle la salir ?
Alors je l'aperçois enfin...
La barbe couvrant
son visage maigre,
les yeux furibonds.
Le vieil homme me domine. Sans même prononcer un mot, il me dispute
et me gronde. Je recule.
Le cloître est à nous !
rugit-il.
Le cloître est à nous,
les jours de pluie.
Filez !
Filez loin ou bien sinon... Vous-même...
Filez !
Filez loin ou bien sinon... Vous-même...
Je n'ose comprendre. Autour de moi, ces êtres figés dans des poses étranges, ces humains enduits de bronze...
L'idée seule fait
frémir.
(Virginie Mège - décembre 2011)
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